Quelques questions et réponses avec Jivan Talbot concernant le principe de l’équilibre en ayurvéda.


Spécialisé dans l’enseignement et la pratique des thérapies ayurvédiques, Jivan Talbot est l’un des fondateurs d’Espace Ayurvéda qui a vu le jour en 2013 à Montréal. Il est également auteur du livre « Ayurvéda : L’art de prendre soin de soi » avec Marc Babin, en librarie le 26 novembre 2019.
Q : Pourquoi avoir choisi le slogan « Le centre de l’équilibre » pour représenter Espace Ayurvéda?
Jivan : Il y a différentes raisons. Notamment, ce qu’on cherche en ayurvéda, essentiellement, c’est l’équilibre. C’est donc ce qu’on vise à apporter aux gens, c’est la mission de toute l’équipe. L’autre raison principale, « Le centre de l’équilibre » je trouvais ça un peu audacieux. Ça m’a même fait rire! C’est mon genre d’humour « pince sans rire », légèrement dérisoire, un peu à la britannique. Mais il y avait quand même plusieurs slogans potentiels… l’ayurvéda, c’est la science de la vie, c’est donc vaste et d’une certaine façon tout est susceptible d’être perçu à travers les lentilles de l’ayurvéda.
Q : C’est quoi « l’équilibre », en fait?
Jivan : L’équilibre, c’est de répondre à ce qui nous empêche d’être heureux. Par exemple, si je me sens fatigué, je ne peux pas continuer à être excessivement occupé. Je dois me retirer, me reposer. C’est tellement simple. Ça ressemble à l’énergie « sattvique » en ayurvéda : on se sent léger, libre, fluide, ouvert. On est pas envahi par des émotions. Il y a absence de maladie et de conflit. Un conflit, ce n’est pas seulement une chicane, c’est aussi toutes sortes d’expériences qui viennent nous remuer. Et l’idée n’est pas nécessairement de ne jamais être jamais remué mais plutôt de savoir comment répondre à ces bousculements pour se ramener vers le centre.
Q : De façon générale, comment l’ayurvéda favorise-t-il l’atteinte ou le maintien de l’équilibre chez les gens?
Jivan : L’ayurvéda nous donne des outils dans tous les domaines pour nous ramener à l’équilibre : dans les relations humaines, l’alimentation, l’activité physique, les dimensions psychologique et émotionnelle, etc. On travaille avec des principes assez simples qui se déploient particulièrement à travers l’observation des contrastes.
Par exemple : tu es en colère. La colère, on identifie ça à quel élement? Le feu. Le feu, ça brûle, ça irrite, c’est chaud, qu’est-ce qui pourrait me calmer? Et ainsi de suite… L’ayurvéda nous incite à être à l’écoute de soi, d’observer les contrastes qui prennent place et d’appliquer les solutions indiquées qui ont été développés au fil des millénaires de la tradition indienne.
Q : Si les principes de bases sont si simples, pourquoi alors avoir besoin de consulter un thérapeute ayurvédique?
Jivan : Parce qu’une majorité de gens ne sont pas en contact avec eux-même. Dans notre société, on répond davantage à la question : « de quoi ai-je envie? » plutôt que « de quoi ai-je besoin? » Déjà, le consultant amène un regard extérieur, plus objectif. Le consultant ayurvédique est conscient de la multiplicité des constitutions et variables qui animent les individus et les situations de vie. Cette diversité nécessite un chemin taillé sur mesure pour chacun.
« Être en contact avec soi et ses besoins, sans jugement, voilà le mantra à appliquer. C’est la seule façon de choisir les bons outils pour soi. Être en équilibre, c’est être présent à soi et de là il faut développer les outils—d’où l’utilité d’avoir recours à un thérapeute déjà outillé en ce sens. »
Q : Quel exemple peux-tu partager avec nous d’une pratique typiquement ayurvédique que tu appliques personnellement au quotidien pour favoriser l’équilibre dans ta vie?
Jivan : À chaque matin j’observe ma langue pour constater et évaluer mon état intérieur. De là je peux intervenir au courant de la journée avec mon alimentation, avec mon activité physique, etc. selon le besoin. Après avoir effectué « la lecture » de ma langue le matin, je la gratte (avec un gratte langue) et je la nettoie pour ne pas remettre ces toxines en circulation dans mon système lorsque je mangerai.